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Un atelier d’écriture où la musique libère l’inspiration

Un atelier d’écriture où la musique libère l’inspiration

En parallèle du "Prix Jazz en Mots", le festival propose un atelier d’écriture animé par Laurent Brun. Musicien, journaliste et écrivain, il guide les participants dans un voyage créatif où la musique devient prétexte à l’écriture. Au fil des notes, des silences et des improvisations, les mots prennent vie, portés par l’énergie et l’émotion du jazz. Cet atelier, ouvert à tous les curieux, est un espace de liberté où chacun peut explorer sa créativité, bousculer ses habitudes d’écriture et laisser la musique inspirer son style.

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Voici les textes réalisés lors de l’atelier d’écriture du 26 septembre 2025 à la médiathèque de Brives-Charensac, sous la houlette de Laurent Brun, dans le cadre du 14e festival “Automne Jazz en Velay” :

© Reproduction interdite - Tous droits réservés

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Carole

>>> TEXTE 1

Je rêvais de roucouler en douceur sur le canapé, devant la cheminée.
Je m’imaginais immobile, tel un bourgeon jouant à cache-cache.
Je me voyais écouter de la samba, sentir la gaîté du piano.
Je ne me doutais pas que ce clown allait débouler, claquant la porte tel un coup de canon.
Partage de l’héritage, tel sera le sujet du soir.
Je ne me doutais pas que j’aurai droit à un devoir sur les pourcentages.
Je l’écoute un peu.
Il veut avoir la visibilité sur le centrage coudé (?).
Je l’écoute si peu.
Je lui parle de la composition du lavoir.
Il nous croit à l’unisson.
Il n’a pas remarqué que j’étais partie ailleurs.
Je suis là, mais pas là.
Je suis partie revoir une copine et lui parler de l’harmonie de la douleur.

>>> TEXTE 2

Il est temps maintenant que je fasse savoir au monde entier qui je suis.
J’ai pris la décision de dévoiler ma force, ma valeur, que dis-je, mon génie.
Toi qui me regarde d’un air circonspect, je te mets au défi de me contredire, de me contrarier.
Maintenant tout est permis. Tout m’est permis.
J’ai vu dans le ciel une troublante perturbation des signes.
Plus rien ne sera jamais comme avant.
J’ai jeté au feu ma robe fleurie.
Je suis une Amazone.
Toi qui veux bien me suivre, tu vivras. Toi qui veux me combattre, tu périras. Au détour de ta vie, tu regretteras, tu te brûleras les ailes.
N’oublie pas que l’essentiel est là, je suis la Véritable Maîtresse du jeu. Celle qui retarde et qui est en avance. Celle qui décide de ta vie et de ta mort.

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Jeanne

>>> TEXTE 1 : MA PIROUETTE

Ma pirouette,
C’était le Nirvana en Ariège,
Une bande à part
Qui jouait une gigue bigarée.

Devant la foule en liesse,
Le big band a fait des prouesses.
Tenant leurs promesses,
Les instrumentistes ont fait swinguer leur solo.

En moi, une véritable éclosion d’échos.
Impressionnée par cette danse,
Je me suis laissée porter
Comme si j’avais pris un cachet.

La clé de sol m’a prise au piège
Dans mon univers, j’y cuisine le solfège
Alors, j’ai finis par prendre le plat
Et Bloom !

>>> TEXTE 2 : MANIFESTE POUR UNE GIGUE AU NIRVANA

Roucouler en douceur, nous en rêvons tous. Ce nirvana où tout s’enchaîne en accord avec la vibration de l’univers. Quand il n’est plus question d’avance ou de retard. Pas de dialectique, juste de la liesse.
Mais quand s’annonce au loin, la reconfiguration des polarités traditionnelles, qui désoriente ton esprit de pauvre mortel, une troublante perturbation des signes et des rythmes t’oblige à la pirouette.
Tu ne peux plus te laisser porter. Tu es pris au piège.
Moi j’ai choisi de faire bande à part, de jouer mon propre solfège, de danser ma propre gigue, au risque de paraître bigarrée. Je la joue solo mais c’est pour ne pas vaciller. Unique façon d’obtenir mon cachet.

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Sophie

>>> TEXTE 1

La danse invite au bonheur quand le velours frôle le lin.
La fluidité de la douceur d’une dentelle s’immisce au milieu des chœurs et rompt la solitude, casse la platitude, impose des rythmes.
Les fleurs se mélangent alors aux nuages dans des tonalités bleutées et le questionnement devient curiosité.

>>> TEXTE 2

Je n’habite pas en moi, comme si mon âme traçait un autre chemin et mon corps imposait des rythmes.
Tu m’invites au bonheur quand le velours frôle le lin et je découvre alors quelque chose de neuf en moi, comme une force qui casse la platitude.
Mais mon théâtre intérieur se joue de nos refrains avec art.
Les nuages s’invitent, le questionnement s’installe,...
Suis-je encline à une haute solitude ?

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Martine

>>> TEXTE 1

Au loin, des instruments qui jouent des refrains, au rythme qui appelle la danse.
Une sortie entre copines, pleine de gaieté et les voilà entrainées, dans la joie, le rire, à danser en harmonie des corps, avec enthousiasme.
Rythmes - Néant – danse
Immobilité - Tam Tam – Silence
Tout s’enchaine, tout s’entraine en beauté, en accord avec la musique.
C’est gai, c’est beau, c’est la naissance d’une nouvelle danse
Il fait frais, sers moi un thé.
C’est doux, la musique.

>>> TEXTE 2

Au loin, des rythmes de danse. La question est de savoir qui retarde et qui est en avance.
Tout s’entraine avec la musique et fait écho à l’art salutaire.
Le danger est grand de s’enfermer dans la défense du ralentissement.
Nous sortons de la douceur d’une dentelle, pour que s’ouvre des perspectives à la fois nouvelles et éclairantes sur la situation.
Je vois les dégâts des anciens conservateurs qui mutent en progressistes, tandis que les anciens progressistes sont dénoncés comme conservateurs.
Il fait frais, sers moi un thé.
Et bloom !!

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Dany

>>> TEXTE 1

La complicité est dans l’aisance du retour. Ayant peu de connaissances en musique jazz j’oserais malgré l’âge, le partage des jeux vocaux, des improvisations en évitant les disharmonies, les voix métalliques et favorisant l’harmonie des voix ouatées comme l’éclosion d’un parfum fleuri. Je me méfie de l’exaltation , ecchymose de la simplicité. La voix sort du corps et le corps a envie de danser comme les tags sur les murs de la cité. Et, dans ces tours et contours, l’osmose sera la jouissance du détour.

>>> TEXTE 2
Il faut coudre une autre peau sur les brûlures des évènements imposés pas l’actualité. Je pense que tant que nous serons assaillis par les fake-news générées par l’ IA insidieusement, nous serons téléguidés par le fascisme de nombreux dirigeants. On est manipulés, on n’a plus d’esprit critique et on va dans un mur plus infranchissable que le mur de Berlin car il sera notre caveau. L’Éducation nationale, avec ses vues à court terme, ses mesurettes, est en train de décérébrer nos enfants et les profs ne savent plus à quels saints se vouer... mot impropre dans notre République dite laïque. Plus rien ne vient de nous, du prêt-à-porter, du prêt-à-manger, du prêt-à-vivre, à quand l’espace de créativité qui permettrait à chacun de découvrir et d’explorer ses potentialités. Faire jouer les enfants et pourquoi pas les adultes, avec les mots, les couleurs, les matières, les sons et avec le corps, combien d’entre eux, dans quelque domaine que ce soit, se trouveraient en situation de réussite et de mieux-être. Je suis sûre qu’on pourrait diminuer les addictions de toutes sortes et la violence. Utopie ? Il faut y croire. Je rêve en silence de recoudre les traumas, de revenir à plus de simplicité, de donner moins d’importance à l’argent, à la finance qui pourrissent toutes les tentatives d’échappement.
À quand un gouvernement qui connaisse le terrain et qui verrait à long terme ?

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Anonyme

>>> TEXTE 1

Oser le contraire
contre le modèle
de la monotonie
donner du relief
et du caractère
dans le mystère
affirmer les contrastes
et les paradoxes
libérer l'élan implicite
pour une expression transmise
vraie et profonde.

>>> TEXTE 2

L’art c’est le partage. Je laisse le courant implicite s’exprimer. Je découvre toujours quelque chose de neuf en moi. Et en toi. Et toi en moi. Il y a au plus profond de chacun de nous un passage libre où l’air s’engouffre. Pour être en osmose, une attitude, un geste, une mimique, une parole, une production quelle qu’elle soit, venant du fond de nous, authentifie et dynamise la relation. L’art est un partage. Il permet de dire ce que l’on ne saurait transmettre de façon classique ; ce que l’on pourrait risquer de dire en maux. L’art est visualisation concrète de l’imaginaire.

>>> TEXTE 3

Elle ne coûte rien et produit beaucoup
Elle enrichit les êtres qui la partagent
Elle se donne et elle se reçoit
Elle s’intensifie avec le temps
Elle est infinie
Et si elle présente quelques accrocs
Avec le vouloir
Ils peuvent être réparés
Elle “est de la détente pour l’être surmené”
Elle “est du courage pour l’être abattu”
Elle “est de la consolation pour le cœur endeuillé”
Elle est écoute
Elle est attention, émotion, réflexion
Elle est là
Toujours
Elle est rencontre de chair et d’os
Tangible
Hors écran
Fi de l’I.A.

Elle est fille de l’humanité
Elle a une âme
Elle est ouverture
Elle est confiance
Elle est vibrance
Elle est chaleureuse
Elle est tendresse
Elle est gratuite
Elle est inventive
Et elle est liberté
C’est l’amitié

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Laurence

>>> TEXTE 1

Dans le battement de l’été, sur le sable, nous sommes dans la légèreté d’un amour facile, joyeux, originel. Comme des hippies, juste à la recherche de la simplicité quotidienne d’un sillage, de la vitalité d’une note colorée, improvisée. Libre comme la banale futilité d’un nuage. La chaleur et la joie, juste avant le gel et le silence de l’hiver ; alors la complicité des corps telle un engrenage devient fatale.

>>> TEXTE 2

Dans le battement de l’été, sur le sable, nous sommes comme des hippies juste à la recherche de la simplicité quotidienne d’un sillage, de la vitalité d’une note, colorée, improvisée. Nous sommes puissants, totalement dans la vocation de l’existence, nous osons le contraire de la violence. Nous pensons être la digue contre la violence. Toi, tu te veux révolutionnaire, combattant, dans ton engrenage, le ton fier et dégagé. Nous, nous osons le plaidoyer de donner l’amour. Libre comme la banale futilité d’un nuage, ce dégagement de toutes violences procède de la lucidité, tel un tamis. Voici notre slogan “Pour la chaleur et la joie contre le gel et le silence de l’hiver”.

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Laurent

>>> TEXTE 1 : BLOOM, L'ÉLOGE DU FEU

Trois femmes qui tricotent
Tirant les fils asymétriques de la vie
Elles tracent un chemin
Dans la chaleur révolutionnaire de leur complicité
Elles arpentent le défilé du vivant
L’exact contraire du parfum funèbre des miasmes
On dirait trois zèbres fumant sur un tamis.
Elles chantent les âmes perdues
Par effet boomerang, elles chassent en nous la froideur
Et plantent au plus profond le bouillonnement
Les larmes sèchent
Goutte à goutte du vivant

>>> TEXTE 2 : QUE PEUVENT LES CORPS

Tous les signes politiques semblent permuter
Je tricote les fils asymétriques de la vie
Tu arpentes le défilé du vivant
Quel sens a l’évolution
A part peut-être
La complicité de nos corps quand
Le velours frôle le lin
Cette situation serait-elle porteuse de nouveaux périls
Sorte de parfum funèbre de la liberté
Nous sommes dans la légèreté et je
Chante les âmes perdues
Fini l’obsolète de la domination
Vive le bouillonnement la perfusion du vivant
Tu as le sentiment d’un perpétuel retard à rattraper
Nous fumons sur les restes du vieux monde
Au milieu des choses et des ruines
Je sèche mes larmes
Je chemine dans ta chaleur